Réinventer son processus créatif avec l’IA générative
À l’occasion du lancement d’un nouveau module de 5 jours sur l’IA générative, Christophe Martin – L’intervenant référent – répond à quelques questions sur la genèse de cette formation. Vous êtes graphiste, designer ou directeur artistique ? Cette formation pourrait bien vous aider à franchir un cap !
À qui s’adresse cette formation ? Quels sont les prérequis pour y accéder ?
Cette formation est destinée aux créatifs, ayant déjà une première expérience avec Midjourney et/ou Firefly, qui souhaitent approfondir leurs compétences en génération d’images.
Est-elle réservée aux créatifs d’agence ?
Non, elle s’adresse à tous les créatifs (directeurs artistiques, graphistes, designers…). Qu’ils soient en agence, chez l’annonceur, dans des groupes de presse et d’édition, ou indépendants bien sûr, cette formation d’adresse à tous les créatifs.
Quel est l’intérêt pour un·e graphiste ou un·e DA de suivre cette formation ?
Cette formation permet aux professionnels de se familiariser avec les techniques les plus récentes, appliquées dans des conditions réelles. Contrairement à la plupart des formations d’IA générative actuellement disponibles, les techniques abordées ici ont été testées sur des projets concrets avec de vrais clients, agences et maisons de production. Je propose également à chaque apprenant d’expérimenter divers outils et workflows que j’ai moi-même éprouvés en situation.
Même si les logiciels utilisés évolueront selon les développements à venir, quels vont être les principaux outils utilisés pendant cette formation ?
Pour la prochaine session en juin, on va principalement utiliser Krea.ai, Midjourney et ChatGPT dont la dernière version change quand même beaucoup de choses… Mais, selon les projets, on pourra aussi utiliser Firefly ou Imagen et peut-être d’autres outils qui vont sortir dans 1 heure, demain ou la semaine prochaine
Comment es-tu venu à t’intéresser à l’IA générative dans les processus créatifs ?
J’ai débuté avec le projet « Toonificator » pour le groupe Disney en 2008, où la technologie de machine learning de l’époque nous permettait de proposer aux utilisateurs de « cartooniser » leurs portraits dans un univers propre à Disney – une opération commanditée, à l’instar de ce que l’on observe aujourd’hui avec ChatGPT et l’univers du Studio Ghibli. Par la suite, en 2015, je me suis intéressé à l’IA générative dans un cadre de recherche artistique avec Google Deep Dream, pour ensuite m’y plonger véritablement en 2021 avec l’arrivée de Midjourney et de solutions telles que VQgan+Clip (l’ancêtre de Stable Diffusion). Avec ces expériences, j’ai assez vite perçu que ces technologies allaient révolutionner l’industrie créative dans les années à venir.
Christophe crée et façonne des systèmes visuels infusés à l’IA et des animations pour la publicité, le digital ou l’édition. Précédemment Directeur de Création en agences (Marcel, Leo Burnett), Christophe collabore avec un réseau de talents pointus et intègre ses propres outils IA et des workflows créés sur mesure pour chaque projet.
Qu’est-ce qui a motivé la création de cette formation ?
La plupart des formations en création assistée par l’IA générative restent superficielles : en une journée, on ne peut qu’effleurer les fonctionnalités, ce qui ne suffit pas à mener des projets concrets. Souvent, elles se déconnectent de la réalité du terrain, étant élaborées par des personnes qui ne travaillent pas toujours avec de vrais clients, mais dans le cadre de recherches personnelles sans briefs ni modifications.
À quel niveau l’IA générative transforme-t-elle le processus créatif ?
L’IA générative agit comme un véritable partenaire créatif : elle peut jouer le rôle d’un sparring partner, d’un super stagiaire ou même d’un regard extérieur critique. Ses multiples usages permettent de concevoir, créer, évaluer ou automatiser divers aspects du processus créatif. Bien utilisée, elle permet non seulement de gagner du temps, mais également d’améliorer la qualité et l’efficacité des créations. Une fois maîtrisée, elle devient un véritable levier pour élargir son champ d’intervention.
Peux-tu nous raconter une ou deux situations concrètes où l’IA a débloqué un processus ou enrichi une piste créative ?
La nouvelle norme, c’est l’hyper-collaboration : l’IA permet de tester de multiples solutions au cours d’un processus créatif. Par exemple, lors d’une campagne de communication pour un ministère et son agence, certains éléments (casting, stylisme, accessoirisation, décor) ont été validés durant la production grâce à l’IA ; une approche impossible dans un processus traditionnel où les décisions se figent souvent lors d’une réunion de préproduction.
De plus, l’un des défis pour tout créatif est de se limiter à sa propre vision. Collaborer avec une ou plusieurs IA pour challenger ses idées et affiner son travail constitue une forme de pensée latérale particulièrement bénéfique pour ceux qui travaillent seuls ou en petits groupes.
Comment l’IA te fait-elle gagner du temps ?
Tout métier se découpe en tâches. Aujourd’hui, l’IA permet de gagner du temps sur des tâches à faible valeur ajoutée (photomontage, retouche, détourage, etc.). Lorsqu’elle est maîtrisée pour des tâches créatives (création de moodboards, visuels clés, chartes visuelles) et de conception (formalisation d’idées, challenge créatif), il est fort probable que d’autres étapes du processus créatif pourront également être optimisées par l’IA dans un futur proche.
As-tu l’impression d’en perdre parfois à force d’explorations infinies ?
Il est vrai qu’en l’absence d’objectifs clairs, on peut rapidement se perdre dans les explorations. Cependant, cette friction diminue grâce aux outils actuels qui offrent de plus en plus de contrôle dès le départ. Par exemple, la modélisation 3D simple associée à un rendu génératif 2D permet de définir une scène avec précision. Par ailleurs, la sérendipité induite par certaines IA aide à mieux comprendre leur fonctionnement dès les premières utilisations.
Tu as conçu une application dédiée à la création visuelle, Creative Lens AI. Comment s’intègre-t-elle dans cette formation ?
Creative Lens AI est le seul outil qui fournit un feedback et des conseils sur vos créations, en se basant sur les standards de qualité les plus exigeants du marché. Tout au long du processus, il aide à améliorer objectivement la mise en pages, le visuel ou la vidéo, et simule l’intégration de la création dans un processus global (vérification de la cohérence avec un brief ou une plateforme de marque, par exemple). Actuellement, Creative Lens AI est accessible avec un compte ChatGPT gratuit.
Peux-tu nous donner un exemple de mise en situation proposée aux participants ?
Les participants expérimenteront la création visuelle à travers des mises en situation éprouvées, incluant l’utilisation de fonctionnalités avancées de cohérence visuelle (style, personnage, décor). Ils auront l’occasion de créer un visuel hybride combinant 3D et IA générative, dans un contexte réaliste.
Où peut-on voir ce que tu fais avec l’IA ? Quels sont les clients que tu as accompagnés (agences/annonceurs) ?
J’interviens principalement pour des clients en France et en Allemagne, parmi lesquels : Connaissance des Arts (LVMH), Schörghuber Group, Saint-Gobain, le Ministère de la Transition Écologique, Éditions Points et La Banque Postale. Vous pouvez découvrir mon travail sur mon site, celui de mon agent Senso Art ou sur Instagram.
Pour en savoir plus sur Christophe, vous pouvez retrouver ici sa première interview (réalisée en mars 2024).
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