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Interview

Une conversation avec Charlotte Defaye : transformer le travail et réinventer les compétences

Par Marianne Huot, publié le 16 octobre 2024

À l’approche de Wake Up, événement qu’elle organise le 5 novembre prochain, Charlotte a pris le temps de nous parler compétences, marques employeur et futur du travail.

Charlotte, qui es-tu ?

J’ai commencé ma carrière comme planneur stratégique dans des agences de pub. Après 15 ans à jongler entre la com produit, corporate et l’activation de marques, j’ai senti le besoin de changer d’air. J’ai donc pivoté et j’ai rejoint Abilways Digital où j’ai découvert le monde du learning. Cette aventure a duré six ans et demi, une période où j’ai pu vraiment explorer de nouvelles façons de penser et d’apprendre. Puis, en 2021, j’ai décidé de monter ma propre boîte, Overgang, pour continuer à faire ce que j’aime : aider les entreprises à se transformer et à aborder les transitions du futur avec sérénité.

Avec Overgang, quels types de projets accompagnes-tu ?

Je travaille sur des projets qui touchent aux mutations profondes des entreprises. Par exemple, lorsque Free to Move, le hub mobilité de Stellantis, organise un séminaire de 3 jours pour réunir pour la première fois tous les collaborateurs répartis à travers le monde, je leur conçois une journée façon « bootcamp » pour aligner les cultures et les ambitions, tout en renforçant l’envie de bosser ensemble. C’est ça qui me passionne : provoquer des déclics, faire bouger les lignes, et transformer les idées en actions concrètes.

Tu as créé en 2023 la Fresque de la marque employeur. C’est quoi ?

La Fresque de la marque employeur est née d’une frustration partagée avec Timothée Le Vert, le fondateur du podcast « Lundi au Soleil ». On entendait sans cesse les mêmes plaintes des DRH : « On n’arrive pas à recruter », « La culture de boîte est floue », « On ne sait pas comment créer une expérience collaborateur engageante ». Inspirés par la Fresque du Climat, on a voulu créer un outil collaboratif pour aider les entreprises à structurer leur marque employeur de manière pragmatique. L’atelier se déroule en trois séquences : on identifie l’existant, on projette un futur idéal, et on priorise des actions concrètes. C’est un projet SMART : Skills, Movement, Aspirations, Rules, Transition.

Mon ambition ? Rassembler l’écosystème RH, la Com, le marketing et les dirigeants autour de trois axes majeurs : le transgénérationnel, l’IA, et la transition écologique

Et comme tu t’ennuyais un peu (🙃), tu as décidé de créer un événement ?

Oui, ça s’appelle Wake Up et ça se passera le 5 novembre à Paris dans les locaux de Yemanja. C’est un événement que j’ai conçu pour aborder les grands enjeux du futur du travail. Mon ambition ? Rassembler l’écosystème RH, la Com, le marketing et les dirigeants autour de trois axes majeurs : le transgénérationnel, l’IA, et la transition écologique. Le choc des générations, c’est un sujet crucial. Comment faire cohabiter des collaborateurs qui n’ont pas du tout la même vision du travail ? Ensuite, l’IA. Plutôt que de la craindre, on doit l’apprivoiser et la rendre accessible. Enfin, la transition écologique, qui doit être intégrée dans toutes les pratiques RH. Wake Up, ce sera une journée intense, interactive, avec des talks inspirants et des ateliers concrets. On va casser les codes des séminaires classiques et vraiment creuser ce que signifie travailler demain.

C’est ambitieux ! Sur le learning, que vois-tu émerger ?

Je créerai des « bacs à sable » d’IA générative dans toutes les sociétés ! Il faut que les collaborateurs puissent tester, expérimenter, se tromper sans pression pour se rendre compte de la puissance de ces algorithmes. Ceux qui louperont le train ne le rattraperont jamais. Et puis, même si c’est très antinomique avec l’IA, il  faut intégrer le durable dans les compétences, c’est non seulement nécessaire, mais c’est aussi la clé pour que les entreprises restent pertinentes à long terme.

L’évolution des compétences, c’est crucial pour toi ?

Absolument. Aujourd’hui, il faut renouveler ses compétences à un rythme que l’on n’a jamais connu. Je crois qu’on doit dépasser l’idée classique de la « mission » pour penser en termes de cercles : tes compétences techniques, tes soft skills ou tes mad skills doivent te permettre de contribuer à différents projets au sein de l’entreprise. C’est cette flexibilité qui fera la différence dans le monde du travail de demain. Sinon, je m’intéresse beaucoup en ce moment aux « Citizen Skills », ces compétences citoyennes qui montrent ton engagement au-delà de ton travail. 

Le savoir-être, la curiosité, et la capacité à travailler en cercles, c’est ce qui fera la différence

Enfin, pour les graphistes que tu connais bien, quel conseil leur donnerais-tu ?

Mon conseil, c’est d’abord d’être curieux. Si tu es salarié, sors de ton bureau et va passer une journée avec un sales ou un marketeur. Comprendre les métiers des autres, c’est essentiel pour enrichir ta propre créativité. Si tu es freelance, trouve une tribu, un collectif. La confrontation d’idées est super enrichissante, elle te pousse à te dépasser. La créativité naît de la connexion avec les autres, alors ne reste pas isolé dans ton coin. Et surtout, continue d’apprendre, d’explorer. Le savoir-être, la curiosité, et la capacité à travailler en cercles, c’est ce qui fera la différence.

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